Embruns toxiques by Méhaut Bernard

Auteur:Méhaut, Bernard [Méhaut, Bernard]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Coëtquen Editions
Publié: 2015-03-04T16:00:00+00:00

* Café-théâtre qui a pour fondateurs Romain Bouteille, Coluche et tant d’autres.

17

Pendant toute la durée du trajet, Fred n’avait pas cessé d’observer Julie Garnier. Assis derrière elle à l’arrière du véhicule qui conduisait les policiers au laboratoire, il avait constamment gardé les yeux rivés sur elle. Enfin, sur ce qu’il voyait d’elle. Ses épaules, sa nuque, ses cils quand elle tournait la tête... Et le dossier qu’elle avait distribué l’avait sidéré. Combien de temps passé pour collecter toutes ces infos alors que le meurtre venait juste d’être reconnu ? Quelle bonne femme ! Elle savait travailler et puis... Non, Fred, tu es en service. Ne mélange pas tout ! Pas maintenant. À ses côtés, Éric souriait. Incorrigible Fred !

Une fois arrivé au labo, le jeune policier ouvrit le chemin à l’équipe. Nathalie arriva bientôt, la tristesse ne l’avait pas quittée.

Après quelques secondes, Céline Penhouët reçut le commandant et Fred dans la salle de réunion où un poster présentant l’ensemble du personnel donnait l’image d’une entreprise fière de ceux qui contribuaient à son développement.

— Vous êtes peut-être étonnés de voir le laboratoire ouvert, dit-elle, mais nous ne pouvons pas arrêter la fabrication. Et puis mon père n’aurait pas aimé que nous fermions.

Elle avait prononcé ces mots d’une traite, sans un regard pour les enquêteurs. Apparemment, elle était plus à l’aise dans ses activités de recherches que face à un auditoire. Julie Garnier la regarda puis lança un coup d’œil à Fred. Il avait déjà rencontré la jeune femme, c’était à lui de commencer.

— Merci de nous recevoir dans ces moments si difficiles. Comme vous, nous désirons trouver le meurtrier le plus vite possible. Quelques questions...

— Je comprends.

— Ne soyez pas offensée, mais nous devons tout contrôler. Votre emploi du temps, celui des personnes travaillant ici...

— Mercredi soir, je suis partie vers dix-neuf heures. Ensuite, je suis allée à la piscine avec Chloé, une visiteuse médicale de notre société. On y va deux fois par semaine. Vous pourrez vérifier.

— Et après ? demanda le commandant.

— Après la piscine, on va manger chez Pablo, à « L’Hacienda ». Il vous confirmera. Je suis rentrée chez moi vers onze heures.

— À moins d’un accident toujours possible, on ne supprime pas quelqu’un sans raison. Aviez-vous remarqué quelque chose de particulier chez votre père, dans son comportement ?

— Non. Comme je l’ai déjà dit, il était moins présent. Peut-être une certaine saturation. C’est difficile de mener une entreprise. Il avait le droit de profiter un peu de la vie.

— Profiter ?

— Oui, ça ne veut pas dire... Il aimait la randonnée, il oubliait le laboratoire, c’est ce que je voulais dire. Il n’avait pas eu une jeunesse facile, il a beaucoup travaillé. C’est normal qu’il ait eu envie de vivre un peu.

La policière la regarda droit dans les yeux, sans que le visage de la jeune femme n’exprime le moindre sentiment.

— Vous êtes responsable des essais. Vous savez si le laboratoire utilise de la nicotine.

— Je sais que... nous n’avons pas besoin de ce produit. Non, il n’y en a pas.

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